Au cœur de contrées perdues

Juste une maigre contribution à cet étonnant carnet de voyages que nous avons croqué, ensemble, sur ces chemins berbères. Difficile de dresser un tableau complet des émotions ressenties dans ces contrées isolées, pour ne pas dire perdues, vous connaissez mon sentiment là-dessus. Multiples, elles se mêlent aujourd’hui dans mon esprit. Et pourtant, je sais que je ne veux en oublier aucune.
D’abord un sentiment d’une immense liberté. Dégagée de toute contrainte et délivrée de la carapace construite au gré des coups donnés par la vie quotidienne citadine, je me suis rarement sentie aussi légère que sur ces sentiers. Malgré les plats gourmands engloutis matins, midis et soirs. Le délice des tajines, des couscous et des frites participait au contraire à ce souffle émancipateur.
Affranchie également par la tolérance, l’écoute et l’honnêteté omniprésentes lors de cette semaine. Quelle joie de saisir chacun des éléments de cet environnement sans craindre le jugement !
À ma manière, à travers ces mots, je tente de peindre une esquisse de cette incroyable expérience, vécue à vos côtés. Prendre la plume ainsi, c’est l’occasion aussi de vous remercier de m’avoir ainsi offert un regard neuf.
Quels paysages aurais-je vus si je ne m’étais penchée sur chacun de vos tracés ? Aurais-je distingué l’éclat des couleurs de l’Atlas sans les images abondantes de Franck ? Les détails des villages (aux multiples maisons) sans les plans ingénieux de Corentin ? La douceur des courbes des vallées sans la délicatesse des aquarelles de Nathalie ? L’immensité du champ des possibles sans les panoramiques de Marie-Christine ? La richesse artistique des intérieurs sans les perspectives (sans cesse en progrès !) de Rachel ? L’harmonie de tous ces éléments sans les points de vue experts de Lucie ? Non.
J’aurais perçu certains points, sûrement, mais échappé à cette immense diversité qui a fait la magie de ce voyage.
Gaëlle, Nourdine, je ne vous oublie pas. D’abord, Gaëlle, je n’aurais sans doute pas saisi toute la générosité des rencontres sans ta ruse de collages ! Ensuite et surtout, sans vous, nous ne serions jamais aussi bien extraits de notre monde. Nous n’aurions jamais tant découvert cet univers, si proche et si loin, et cru un temps y participer.

Lucie
Carnet de voyage dans le Haut-Atlas
Mars 2011

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